Du 21 Novembre au 20 Décembre 2009, Marguerite Noirel participe à l’exposition « Hommage à Boris Vian », à l’hospice Saint Charles, Rosny sur Seine (Yvelines) et présente une sculpture inspirée de la chanson « la complainte du progrès ».
Avec cette chanson-poésie, d'abord intitulée " les arts ménagés ", Vian invente de nouveaux objets en juxtaposant deux mots et mêle sentiments et matérialisme dans la crainte que ce dernier l’emporte sur les premiers.
Avec ces sculptures indicibles, mais si parlantes à notre cœur, dont cette « non-en-cimaise » Marguerite Noirel ressuscitent les objets de consommation dans un élan créatif puisant son essence dans la passion.
Regardons l’œuvre de Marguerite Noirel et remémorons-nous les paroles de Boris Vian :
On parlait d'amour
Pour mieux prouver son ardeur
On offrait son cœur
Maintenant c'est plus pareil
Ça change ça change
Pour séduire le cher ange
On lui glisse à l'oreille
Ah Gudule, viens m'embrasser, et je te donnerai...
Un frigidaire, un joli scooter, un atomixer
Et du Dunlopillo
Une cuisinière, avec un four en verre
Des tas de couverts et des pelles à gâteau!
Une tourniquette pour faire la vinaigrette
Un bel aérateur pour bouffer les odeurs
Des draps qui chauffent
Un pistolet à gaufres
Un avion pour deux...
Et nous serons heureux!
Autrefois s'il arrivait
Que l'on se querelle
L'air lugubre on s'en allait
En laissant la vaisselle
Maintenant que voulez-vous
La vie est si chère
On dit: "rentre chez ta mère"
Et on se garde tout
Ah Gudule, excuse-toi, ou je reprends tout ça...
Mon frigidaire, mon armoire à cuillers
Mon évier en fer, et mon poêle à mazout
Mon cire-godasses, mon repasse-limaces
Mon tabouret-à-glace et mon chasse-filous!
La tourniquette, à faire la vinaigrette
Le ratatine ordures et le coupe friture
Et si la belle se montre encore rebelle
On la ficelle dehors, pour confier son sort...
Au frigidaire, à l'efface-poussière
A la cuisinière, au lit qu'est toujours fait
Au chauffe-savates, au canon à patates
A l'éventre-tomate, à l'écorche-poulet!
Mais très très vite
On reçoit la visite
D'une tendre petite
Qui vous offre son coeur
Alors on cède
Car il faut qu'on s'entraide
Et l'on vit comme ça jusqu'à la prochaine fois
Et l'on vit comme ça jusqu'à la prochaine fois
Et l'on vit comme ça jusqu'à la prochaine fois